Lettre 85 Hanoï, 24 avril 1938
Hanoï, le 24. IV. 1938.
Mon cher Louis,
Ton frère est prêtre, depuis ce matin. Ce que nous attendions depuis 14 ans, est arrivé... Je te bénis, je bénis Louise et tous vos enfants, de toute mon âme.
Après-demain, je dirai la messe pour tous les miens. Toutes vos larmes, toute notre douloureuse séparation sera là, sur l'autel, avec le Christ immolé; et de mes deux mains, j'offrirai cela au Bon Dieu, pour notre salut. Non, je ne sache rien de plus beau. Je suis seul, mais je suis très heureux, parce qu'ainsi, Dieu est davantage honoré. Toi, mon cher Louis, pense que je [ne] suis prêtre que pour faire du bien, aide-moi par tes prières. [...] Sache aussi que je suis prêtre pour vous; par conséquent, n'aie pas peur de me dire tout ce que tu voudrais.
Je t'embrasse très fort, avec tous les tiens.
Maurice.